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mardi 19 novembre 2019

Col de l'Alpette

Retrouvailles aujourd'hui avec la montagne, la neige, les mammifères. Je monte au-dessus de la maison, partant de l'autre versant du Granier pour aller faire un petit tour aux chamois (et autres). Les pieds dans la neige dès le départ, c'est agréable et j'avance au son de la neige qui craque sous les pas. Les yeux grand ouverts pour étudier ce que la neige rend visible : l'invisible présence passée des habitants des lieux. 

Col de l'Alpette

C'est difficile car la neige est fraîche et les empreintes aussi profondes que peu précises. Il y a au moins un renard, et du mustélidé indéterminé. Et puis une fourmilière a été éventrée sous la neige par un probable pic vert. Plus haut, ce sont les ongulés qui ont laissé leurs traces. Chamois et peut-être un bouquetin car les écartements des deux doigts semblent ici et là varier, le pied du bouquetin s'adaptant plus au sol que celui du chamois. Bon. De toute façon, il me suffit alors de lever les yeux pour observer les deux, sur les pentes partiellement déneigées sous les falaises Sud du Granier. 

Le Pinet

Je prends alors la dernière pente jusqu'au Col de l'Alpette, très chargée en poudreuse. Là, j'arrive exactement en même temps que le Soleil qui dépasse alors la barrière Est de la Chartreuse, et forme avec le Col un spectre de Brocken à l'Ouest dans les brumes recouvrant les Entremonts. 

Discret spectre de Brocken dans les brumes

La neige fraîche, sur le plateau, a tout recouvert : seul un skieur y a semble-t-il mis les pieds hier. Un skieur, et des autochtones. Un renard au moins. Et un lièvre au moins. Et, quand les pas du renard se mettent à suivre ceux du lièvre, je ne peux m'empêcher de penser à cette fabuleuse illustration de La Hulotte, rusé comme un lièvre



Bon. Je me l'étais déjà dit l'an dernier, mais un affût lièvre s'impose par ici, non? En attendant, je m'intéresse aux ongulés. Surtout les chamois, une bonne vingtaine au pied ou dans les falaises. C'est la période du rut pour le chamois. Alors ça se cherche, un peu, par endroits ça se chamaille, notamment ces deux-là dans un mur, qui se courent après, et se balancent par-dessus bord, tombant à tour de rôle de quelques mètres dans la neige. 

Un homme à la mer
Au top, on part chacun de notre côté, le dernier arrivé est une poule mouillée
Courage fuyons

Plus loin, les bouquetins sont là, et commencent à se donner des coups de cornes éparses. Pour eux, le rut est plutôt au mois de décembre. 4 mâles sont toutefois bien regroupés. Et plus loin, les femelles avec les jeunes. Tout cela dans ce décor blanc scintillant... 

Chamois shadoks : la ligne droite est le plus long chemin d'un chamois à un autre
Plus calme le bouquetin
Jeunes et étagnes

Après quoi, je retourne au Col, et plonge en courant jusqu'au point de départ.

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