Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

dimanche 30 juin 2019

Les sept Laux

Retour aux Sept Laux, 5 ans après un bivouac là haut. Je monte encore par le Rivier d'Allemont, même si ça m'oblige à faire le tour du massif en voiture, ça me semble beaucoup plus agréable. En revanche, du départ aux lacs, il y a un véritable mur de 800m de dénivelé, exposé Sud, et avec très peu d'ombre : il faut absolument monter au petit matin d'après moi, surtout avec de pareilles températures.

Vue sur Belledonne
Lys orangé

Je prends donc la route vers 5h45. Mais je m'arrête vite en voyant un renard dans le champ, le temps de l'observer un peu. Je repars, direction le col du Glandon que je ne connaissais pas, et qui, à 1h de la maison, peut aussi être un point de départ de balades. En attendant, je descends l'autre versant vers le Rivier d'Allemont




Et c'est parti, dans une ambiance plutôt fraîche et particulièrement fleurie. Les lys orangés sont là, nombreux et superbes. Loin d'être seuls, car ce ne sont que joubarbes, trolles, gentianes, centaurées, pensées, digitales, etc. Il y a aussi un peu d'aconit-Macron, anciennement nommés aconit-tue-loup, mais le champion de la Terre fait bien plus de dégâts chez canis lupus que tous les aconits réunis.


C'est parti pour les joubarbes
Rhododendrons

Je n'oublie pas les orchidées, car il y a une ribambelle de dactylorhizas que je me garderai bien de vouloir identifier pour le moment, mais aussi orchis grenouille, orchis globuleux, orchis nain, orchis sureau et orchis brûlé. Bref, il y a du monde.

Orchis nain
Orchis globuleux
Platanthère
Orchis brûlé
Orchis brûlé
Dactylorhiza
Dactylorhiza

En revanche, côté faune, c'est assez pauvre. Les bougres, j'imagine, ont décidé de remonter plus haut plus au frais et ils ont bien raison. Peu importe... Je profite des lacs les uns après les autres. Et je décide de descendre tôt tant que le soleil ne tape pas trop, et c'est déjà bien assez comme ça. Heureusement, on croise et recroise le torrent qui permet des rafraîchissements réguliers.




Papillon apollon

samedi 29 juin 2019

Combe de la Neuva

Une petite balade dans le Beaufortain, depuis les 2000m du Cormet de Roselend pour échapper à la canicule. 16°C au départ, ça fait du bien. Encore pas mal de neige, et beaucoup de neige fondue dans les torrents... 




Enfin nous remontons une partie de la combe de la Neuva tranquillement, en observant les marmottes. Et puis, à l'occasion d'une pause, les chocards à bec jaune font le spectacle en enquiquinant un pauvre faucon crécerelle. C'est alors que soudain surgit un aigle royal qui file droit vers les 5 lacs. 




La descente permet d'observer sans contre-jour le Mont-Blanc, et avec attention les fleurs, très variées et dont l'orchis militaire qui nous ferait penser qu'on est en mai. Orchis vanille, et orchis grenouille, listère et orchis moucheron font acte de présence également. 




Bon. Les marmottes du Beaufortain sont vraiment très coopératives. En voilà une qui siffle. Une fois. Danger a priori aérien. Les falaises sont proches, j'y projette les yeux : gypa! Superbe surprise, il nous passe devant lentement, et se sert des falaises pour grimper dans les airs avant de filer vers la Brèche de Parozan. L'an dernier déjà, c'est grâce à une marmotte là-bas que j'avais pu repérer un gypa. 




Aujourd'hui, étaient-ils un, ou était-il deux, le mystère reste entier. Peu importe... 




dimanche 23 juin 2019

La Tête Chevalière

C'est parti - Mont Aiguille

Ça faisait longtemps mine de rien que je n'étais pas sorti d'un samedi aussi reposé. Du coup, pour aujourd'hui, je peux y aller. Départ à 4h avec la chouette hulotte qi chante, et arrivée à 5h à Chichilianne avec la chouette hulotte qui chante. A priori ce n'était pas la même, mais rien ne le prouve. Dans les prairies, chevreuils et lièvres gambadent. 

Au Pas de l'Aiguille
Premiers rayons
Premiers rayons

L'idée était d'arriver là-haut suffisamment tôt pour provoquer de belles observations. C'est gagné de ce côté-là. Je monte peut-être un peu trop vite pour mon absence de rythme mais enfin le pas de l'Aiguille est vite arrivé. Au clair de lune, je repère quand même quelques sabots de Vénus à retrouver au retour... 

Trolles
Narcisses des poètes
Orchis sureau

Au pas de l'Aiguille, je me dis que ces falaises doivent être propices à l'accueil du tichodrome échelette... Pour le moment en tout cas, il n'est pas là. Alors je rejoins le plateau. Les chevaux, petits et grands, font groupe autour de la mare rendue inaccessible. Je les laisse et file un peu au hasard Balthazar vers la Tête Chevalière.

Ce pin s'accroche
Traquet
Allez! Jean-Pierre l'a dit : la route est droite mais la pente est forte

En chemin, les premiers rayons de soleil arrivent, et frappent falaises, trolles et narcisses des poètes. Rien que pour cette lumière, ça vaut le coup de partir tôt. Je laisse pourtant cette lumière pour être confronté à une bien belle surprise. 

La Montagnette

Et je poursuis, lentement pour observer les oiseaux (accenteurs alpins, traquets motteux, chocards à bec jaune, merles à plastron), et les mammifères (marmottes et chamois qui débouchent de partout pour finir en ombres chinoises sur les crêtes). 

Qui va-là?
Mont Aiguille, Grand Veymont
Falaises : à droite les lisérés blanc et gris, on est d'accord que c'est raide?

J'hésite à descendre vers le Vallon de Combeau, et finalement je renonce. Je remonte tranquillement par les crêtes vers la Tête Chevalière. Je m'arrête au bord des falaises, pour observer le Mont Aiguille, le Grand Veymont, et l'érosion impressionnante en contrebas ; et pour attendre quelque rapace éventuellement. Aucun ne pointera, mais des hirondelles et martinets qui font le spectacle.

C'est pourtant là-dedans qu'ils sont

Avec les petits

Prenant mon thé en pensant aux bouquetins qui manquent à l'appel, j'entends des bruits de pierres, trop nombreux pour n'être pas provoqués par quelque funambule. Et en effet, ils sont là, de manière totalement improbable, dans ces reliefs si raides qu'ils paraissent verticaux en plus d'être parfaitement friables. Ahurissants animaux... 

Erosion
Accenteur alpin

Je parcours les pelouses de Tête Chevalière et retourne tout doucement vers le Pas de l'Aiguille pour le pique-nique. C'est à ce moment-là que les vautours fauves décident de se montrer. Une petite dizaine à tournoyer. 

Orchis grenouille
Le Mont Aiguille sur un plateau d'aiguilles

Je plie bagages et prévoie une halte en léger contrebas du Pas de l'Aiguille pour scruter les falaises. Des chocards, certes. Pas de rapaces. Et un ti tichodrome? je prendrais... Justement! en voilà un! Assez loin, furtif, mais je suis sûr que c'était lui... je le perds vite, mais je vais m'installer et je l'attends. Il se montre de nouveau très vite, et je suis bien content de pouvoir enfin l'observer pour de bon.

Chaumailloux
Un drôle de milan noir

Randonneurs et randonneuses arrivent, eux. Par une chaleur déjà trop forte pour monter, selon moi... M'enfin bon, chacun fait ce qu'il veut... Les gens pensent que j'observe des bouquetins, mais ils ne voient ni l'oiseau ni ne comprennent son nom, alors... En revanche, la capacité à parler sans savoir et avec aplomb est toujours étonnante : 
- X : Voilà un milan noir, je le reconnais celui-là
- Moi : Ce sont des vautours fauves
- Y : Ah oui, ils volent toujours en couple
- Moi : Ils sont 5, là

Tichodrome échelette


Bon. C'est ainsi qu'Allah est grand. Je dévale la pente sans oublier les sabots de Vénus. Les pieds au frais dans le ruisseau du pas de l'aiguille, et c'est le moment de rentrer...

Sabots de Vénus