Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

jeudi 27 février 2020

Le Fuligule milouinan

Première photo, je crois bien, du Fuligule milouinan mâle qui traîne dans le coin depuis un moment :

Fuligule milouinan au milieu des morillons

Et après, on rentre au chaud.

mercredi 26 février 2020

Voilà l'hiver

Il pleut, il fait froid, le grésil remplace la pluie, puis la neige, le vent se déchaîne aussi. Bref, les conditions sont parfaites. D'ailleurs, ce renard est tout content : 

Cherche le n° vert "Renard battu"


Mais, c'est quand même l'occasion de quelques belles observations. D'abord, un étrange volatile apparaît subitement dans les jumelles alors que j'observe les sarcelles au loin. Cet oiseau s'avère être une Barge à queue noire. Limicole assez élégant, de passage ici, que j'observe pour la première fois.

Barge à queue noire avec les goélands

Plus tard, c'est le Butor étoilé qui profite d'une légère accalmie des éléments pour traverser, et aller se percher dans les roseaux. Après un numéro d'équilibriste doublé d'un numéro de camouflage, il se montre plus franchement perché sur un piquet. Cet oiseau d'environ 1kg parvient à tenir en équilibre une patte sur un roseau, l'autre patte sur un autre, le roseau pliant, à peine, mais ne rompant pas, loin s'en faut. Il se nettoie un peu, puis s'envole plus loin se perdre dans la roselière.

Juste pour le souvenir

mardi 25 février 2020

Le temps des grenouilles

Il fait beau et chaud, et si les oiseaux d'eau sont là, je me concentre plutôt sur les coassements qui se font entendre pour la première fois de l'année. 


Je ne connais pas grand chose pour ne pas dire rien aux grenouilles. Alors j'ouvre le guide Herpéto et je m'y mets. Les amphibiens, donc, sont une classe d'animaux de la "super-classe" des tétrapodes. Comme leur nom l'indique, ils vivent dans les deux milieux (air, eau). Chez les amphibiens, il y a l'ordre des anoures (crapauds et grenouilles) et l'ordre des urodeles (tritons et salamandres), notamment. Les crapauds sont plutôt trapus et à pattes relativement courtes alors que les grenouilles sont plus élancées et ont de lonques pattes leur permettant de se déplacer par de longs sauts. 

Grenouille verte

5000 espèces de crapauds et grenouilles, et 23 peuvent se rencontrer en France. Avec un peu d'aide, j'identifie les responsables de ce vacarme encore tout relatif hier : une grenouille verte. Parmi les grenouilles, il y a les rainettes, les grenouilles brunes, et les grenouilles vertes. Et parmi les grenouilles vertes, il est souvent impossible de distinguer l'espèce. La Grenouille verte à proprement parler est un hybride entre la Grenouille rieuse et la Grenouille de Lessona. Autant dire que ces énergumènes seraient jugés bons à fusiller sous tous les régimes : on ne sait jamais qui ils sont vraiment, personne ne pourrait leur distribuer une carte d'identité.

Sarcelle d'hiver

Voilà, toujours est-il que me voilà prêt à rencontrer toutes sortes de reptiles ou amphibiens, je peux maintenant les identifier.

samedi 22 février 2020

La migration rampante

Hier, journée de suivi migration avec la LPO sur le site de Saint-Maurice-de-Rotherens. Je découvre ce site, en forme de plateau offrant une belle vue dégagée sur la Chartreuse et le Vercors d'un côté, la brume polluée de la vallée de la chimie le long du Rhône de l'autre côté. Il y a une petite ou une plus grande boucle à faire à pieds là-bas, à l'occasion.

Milan royal

Du côté de la migration, à suivre sur ce site : suivi du 15 février au 15 mai. On en est au début. Les migrants qui déferlent en hordes d'Afrique (Eric Ciotti va bien?) ont globalement le choix entre Gibraltar et la Palestine. Les migrants sont des fainéants comme chacun sait et très peu font l'effort de voler au-dessus de la Méditerranée : ils passent la majeure partie de leur temps à reposer d'arbre en arbre aux frais des contribuables (d'après Eric Ciotti). Les nôtres ont donc choisi Gibraltar, suivant approximativement la route des Sarrazins (Eric Ciotti affirme que ce n'est pas une coïncidence), aplatis comme une crêpe par Charles Martel,  et remontent vers l'Europe du Nord ou de l'Est. On est dans l'axe. Certains longent plus le Rhône (par exemple la plupart des cigognes), sans doute par amour de la chimie, et d'autres coupent plutôt par l'avant-pays savoyard.

Etourneau sansonnet

Loin de ces considérations, nous observons. Pas mal d'étourneaux, qui sont parmi les premiers à déclencher leur migration, et quelques petits passereaux. Pour eux, je découvre et je le précise avec la crainte de déclencher une attaque chez Eric Ciotti s'il venait à lire ce texte ; je découvre donc qu'on parle de migration rampante. Ces oiseaux ne se lancent pas dans des vols fantastiques ; mais, bondissant selon leurs capacités de bosquets en bosquets, il donnent l'impression aux aristocrates volatiles que sont les rapaces, qui les regardent de haut, de n'être que de vulgaires rampants. Mésanges et compagnie sont un peu la piétaille, les manants les gueux des oiseaux. Donc, des migrants rampants. 

Buse variable forme claire et Aigle royal

Plus tard, le Soleil ayant toute la matinée chauffé, et permis les ascendances, les aristos rapaces daignent se pointer. Milans royaux (il n'y a pas de rouge-gorge royal, juste le Rouge-gorge familier, et encore a-t-il échappé au qualificatif "vulgaire"), Buses variables, et même, plus surprenant, un Aigle royal. Pas mal d'éperviers, aussi. Quelques cormorans, également deux goélands. Plusieurs centaines d'oiseaux observés dans la journée...  Et ce n'est qu'un début.

Pas une migrante du jour, mais une Mésange nonnette

vendredi 21 février 2020

Carré d'oiseaux

Je reviens sur la Buse variable d'hier, celle avec une rémige décolorée. Je mène l'enquête : 
  • elle n'est pas passée par un centre de soins qui lui aurait réparé son plumage, les centres n'ont pas le droit de décolorer des plumes, c'est strictement encadré par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris (pour la France, mais ailleurs?)
  • il n'y a pas de programme de suivi, en France, concernant les Buses variables. Seuls les vautours et gypaètes réintroduits sont marqués par décoloration de plumes
  • il reste donc l'hypothèse d'une décoloration naturelle, mais qu'est-ce qui a pu provoqué ça?

Finalement pas plus absurde que la coiffure de quelque sportif

Je profite du beau temps de l'après-midi pour aller faire un petit tour, après avoir ce matin fait un premier footing depuis des années. Tranquille, 30 minutes, 6km, juste une petite reprise, histoire de retravailler un peu la forme pour être sûr de l'avoir en mai. 


A l'honneur cet après-midi : le Canard chipeau. Vu de loin, il ne casse pas forcément trois pattes à un canard, mais il faut reconnaître que de plus près, son plumage est plus fin et subtil qu'il n'y paraît de loin. 

Canard chipeau

Egalement, le Grèbe castagneux, fort pénible oiseau passant son temps à plonger à la recherche de quelque petite proie à avaler. Mais aujourd'hui, il vient pêcher au bord de l'étang, et ils sont même 4, à crier à hue et à dia, en tout cas selon moi qui ne comprends pas le langage castagneux. 

Grèbe castagneux

Voici aussi un Pic épeiche, avec une photo pour une fois presque réussie. Mais presque seulement. 

Pic épeiche

Et puis, une Nette rousse, dans un contre-jour qui en dit long sur son nom. 

Nette quoi?

jeudi 20 février 2020

Chez les gypas

N'ayant pas encore rendu visite aux gypaètes en février, je m'y atèle. Personne en arrivant le matin, mais je vais voir les bouquetins. Nombreux, mais assez disséminés, en tout cas en pleine tranquillité en cette période. Ils sont au sommet de leur fainéantise. 

Bouquetin fou furieux
Petite Tortue

Les papillons sont de sortie, je compte au moins 4 Petites Tortues. Le Soleil tapant sur les pentes empierrées, je surveille l'éventuelle sortie d'un serpent mais il n'y a que du lézard. Au détour du sentier, et dans un vacarme assez peu respectueux de la faune sauvage en place, un sanglier se pointe. Il est magnifique, apparaissant en léger surplomb se détachant dans la lumière de la végétation. S'il marque un arrêt en voyant du bipède, il ne me laisse pas le temps de le prendre en photo, et prend la tangente entre pierres et buissons. L'occasion d'une photo parfaitement ratée. 

Vainqueur du chat perché
Superbe photo de sanglier

Je monte un peu, une fois les bouquetins écartés de mon chemin, et après n'avoir pas pu repérer de tichodrome dans la falaise. Pas grand chose ne se passe, les plus forcenés des bouquetins se levant pour se coucher dans l'autre sens. En l'air, il y a bien un Faucon crécerelle qui expulse vigoureusement une Buse variable qui n'est pas la bienvenue. 

Champion olympique de la sieste
Le Crécerelle boute la buse hors de son territoire

Une autre Buse, plus tard, avec une rémige blanche... Et au moment de partir, alors que je prends mon temps car c'est toujours à ce moment-là qu'il se passe quelque chose, un Gypa apparaît! Quelques minutes, assez haut, mais c'est toujours ça. Un adulte en plus... Il semble que les locaux soient persuadés qu'il niche ici. M'enfin, sans preuve. 

Buse variable avec rémige blanche
Gypaète adulte

Après son passage, je m'en vais. Et, au moment où je démarre, je vois une immense ombre dans la falaise. Un gypa, mais un jeune cette fois. Sur photo, il semble qu'il s'appelle Simay, né en 2018. Aussitôt après, un duo d'Aigles royaux arrive. Un mâle adulte et une femelle subadulte, mais s'ils cerclent ensemble très longtemps, ça ressemble plus à une simili-parade qu'une vraie parade ?

Gypaète né en 2018, Simay de son prénom
Aigles royaux

Le Crécerelle a essayé de les bouter hors de sa Crécerellie également, mais il a abandonné assez vite. En rentrant à la maison, un petit coup d’œil au Busard Saint-Martin.

Bruant jaune
Busard Saint-Martin : difficile de faire plus rasant

samedi 15 février 2020

Dernier comptage hivernants

Beaucoup d'oiseaux sont déjà repartis, mais il reste encore pas mal d'oiseaux autour du Lac. 

Le clou de la journée : le superbe passage du Butor étoilé en vol au fond de la roselière. Pas de photo, juste eu le temps d'admirer son passage. Un Martin-pêcheur et des Bécassines des marais, du même endroit... Un Grèbe à cou noir observé également, une première pour moi. Une visite au dernier moyen-duc au dortoir... Bref, joli joli.


Mais en photo, ce sont eux : 

Un Goéland cendré parmi les Mouettes rieuses
Harle bièvre
Gallinule poule d'eau
Foulque macroule
Fuligule milouin
Bruant des roseaux

mercredi 12 février 2020

Ce n'est qu'au début du crépuscule que la Chouette de Minerve prend son vol

Un titre emprunté à Hegel, carrément... Il faut parfois y mettre les moyens. Citons le : 
«  Pour dire encore un mot sur la prétention d'enseigner comment doit être le monde, nous remarquons qu'en tout cas, la philosophie vient toujours trop tard. En tant que pensée du monde, elle apparaît seulement lorsque la réalité a accompli et terminé son processus de formation. Ce que le concept enseigne, l'histoire le montre avec la même nécessité : c'est dans la maturité des êtres que l'idéal apparaît en face du réel et après avoir saisit le même monde dans sa substance, le reconstruit dans la forme d'un empire d'idées. Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille, une manifestation de la vie achève de vieillir. On ne peut pas la rajeunir avec du gris sur du gris, mais seulement la connaître. Ce n'est qu'au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son vol. (Hegel, Principes de la philosophie du droit, traduit par André Kaan, Gallimard, 1940)  »
Début du crépuscule, bientôt l'envol


La philosophie vient toujours trop tard. C'est amusant de relire ce passage, parce que j'en gardais le souvenir via les écrits d'Edgar Morin qui y trouvait, lui, si je ne m'abuse, une source d'espoir. Trop tard, dit pourtant Hegel. Pas simplement tard, trop tard. C'est d'ailleurs à cela qu'on reconnaît que BHL n'est pas philosophe, lui qui arrive toujours avant, et avec de gros sabots. C'est bien plutôt le quadruple cavalier de l'apocalypse qu'un philosophe : voyons-le arriver, et d'inévitables carnages s'annoncent aussitôt. Bon.

Apparition sur le pas de la porte
Chevêche d'Athéna

Il revient donc à cette petite chouette de symboliser l'échec de la philosophie. Le sait-elle au moins? Non, sinon elle aurait, depuis les accusations proférées par Hegel, fait sonner un réveil plus tôt dans la journée pour prendre son vol moins tard. Mais elle n'en fit jamais rien. Et c'est encore une fois Chaval qui avait bien raison : les oiseaux sont des cons. 

Me revoilà mais je ne prendrai mon vol que trop tard
Qui vient là-bas?

On les aime bien quand même, et elle en particulier, que je débusque pour la première fois aujourd'hui. J'avais noté une info dans le coin, encore fallait-il trouver l'arbre en question dans un océan de vignes et de bosquets. Une fois une loge trouvée, je me poste à une distance raisonnable, et j'attends. Ce n'est qu'une fois revenu que j'ai eu l'idée qui aurait pu m'éviter une déconvenue : aller rechercher au pied de l'arbre des pelotes de réjection. Mais la Chouette de Minerve philosophe toujours trop tard etc. Bref. J'attends. Et, fixant la loge, je la découvre soudain plus claire! Elle est là! Et hop! au téléobjectif, je l'observe. 

Torrent des Favières

Étonné bien que je le savais, par la petite taille de l'oiseau... Taille un poil plus petite qu'un merle noir! Et pourtant redoutable prédateur de micro-mammifères ou petits oiseaux notamment. Sa tête seule dépasse de sa loge. Une buse venait de passer au-dessus en criant : est-ce pour cela qu'elle a sorti la tête? Elle la ressortira de nouveau à 2 reprises, et rentrant dare-dare dès qu'une perturbation s'est présentée sous la forme d'une cycliste ou d'une voiture un peu bruyante. Belle observation!



A part ça, les premières orchidées ne sont pas loin d'être en fleur, ce ne serait pas un peu tôt? C'était la surprise au cours d'une petite découverte de la cascade du Pichut non loin de la maison dans l'après-midi. Il faudra y retourner, car il y a d'autres choses à y explorer par là-bas.

Torrent des favières
Cascade du Pichut - torrent du Rouselet


Et je termine avec quelques oiseaux d'eau du matin. 

Sarcelle d'hiver
Grèbe castagneux
Canard colvert

dimanche 9 février 2020

C'est en pèlerinant qu'on devient pèlerin

Bon... petite marche aujourd'hui, pas bien haut mais en versant Nord, ce qui permet d'avoir une simili-couche de neige. Au-dessus du Lac de la Thuile, vers la Roche du Guet, dans le massif des Bauges. Par ce beau temps, beau panorama assuré. 

Chartreuse

Et ça fait du bien de marcher. Ou de voler, mais on ne sait pas faire. Car le Faucon pèlerin fait en volant ce que nous faisons en marchant. Ça va plus vite, ce qui donnerait à penser que le Faucon pèlerin ne sait pas où il va ("quand on ne sait pas où on va, il faut y aller le plus vite possible"), mais un pèlerinage sans but, ce ne serait pas raisonnable, donc il sait. Si j'en viens à parler de lui, c'est qu'hier était organisée par le Parc des Bauges ainsi que la LPO Savoie une journée de suivi du Faucon pèlerin. 

Lac de la Thuile

Nous avons pu l'observer, de loin, et par de furtives apparitions. Résumons la situation du Faucon pèlerin : il s'appelle ainsi car il va et vient, et ne reste pas figé chez lui, ce n'est pas à lui qu'on doit la citation : "chacun chez soi et les vaches, etc.". C'est une Grande Figure, car la protection de la nature lui doit beaucoup. Il a failli être complètement zigouillé par le DDT, qu'il concentrait dans son corps comme le font les prédateurs consommant des proies elles-mêmes zigouillées par ce poison. Bon. Ça rendait ses oeufs très fragiles, et quand il les retournait : et paf! ils cassaient... M'enfin il s'en est sorti, les élevages ont aidé, et aujourd'hui, plus de DDT, et tous les rapaces sont protégés. Rassurons-nous, cela n'empêche pas d'autres poisons d'être répandus un peu partout, ni les premiers écologistes de France de tirer sur, par exemple, un Aigle royal, en se défendant au tribunal (destruction d'espèce protégée) en affirmant avoir cru qu'il s'agissait d'une Buse variable (raté coco, la buse aussi est protégée). 

Arclusaz, Mont Blanc

1500 couples de Faucon pèlerin en France, une dizaine dans les Bauges. Ce sont les dernières estimations. Ce que j'apprends, c'est que ce diable d'oiseau présent partout sur le globe ou presque (espèce orbicole), fait comme le loup dont je viens de découvrir cette propriété dans le livre de Landry : plus on se rapproche du pôle et plus les individus sont gros. J'imagine que le rapport surface / masse est l'explication pour lui aussi (règle de Bergmann), qui permettrait aux plus gros animaux de limiter les pertes de chaleur. Et du coup, les Faucons pèlerins scandinaves sont capables de capturer du Tétras-lyre! 

Lac de la Thuile

Bon, ici, ils se contentent de la tourterelle. Recordman du monde de vitesse (jusqu'à 300km/h en piqué), sa spécialité est de percuter violemment (tu m'étonnes, à 300 km/h) le pauvre petit volatile, et paf ! 

Grand Arc, Lauzière

Aujourd'hui, pas de Faucon pèlerin en vue. Deux aigles royaux au loin. Et surtout, dans la neige, beaucoup de traces : hermine et ses pistes caractéristiques (une fois une marque toutes pattes réunies, d'autres fois deux pattes, d'autres fois encore une patte), renard, sanglier, chevreuil, blaireau. 


Et puis, les primevères sont sorties.