Afficher On pense avec les pieds sur une carte plus grande

mercredi 12 février 2020

Ce n'est qu'au début du crépuscule que la Chouette de Minerve prend son vol

Un titre emprunté à Hegel, carrément... Il faut parfois y mettre les moyens. Citons le : 
«  Pour dire encore un mot sur la prétention d'enseigner comment doit être le monde, nous remarquons qu'en tout cas, la philosophie vient toujours trop tard. En tant que pensée du monde, elle apparaît seulement lorsque la réalité a accompli et terminé son processus de formation. Ce que le concept enseigne, l'histoire le montre avec la même nécessité : c'est dans la maturité des êtres que l'idéal apparaît en face du réel et après avoir saisit le même monde dans sa substance, le reconstruit dans la forme d'un empire d'idées. Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille, une manifestation de la vie achève de vieillir. On ne peut pas la rajeunir avec du gris sur du gris, mais seulement la connaître. Ce n'est qu'au début du crépuscule que la chouette de Minerve prend son vol. (Hegel, Principes de la philosophie du droit, traduit par André Kaan, Gallimard, 1940)  »
Début du crépuscule, bientôt l'envol


La philosophie vient toujours trop tard. C'est amusant de relire ce passage, parce que j'en gardais le souvenir via les écrits d'Edgar Morin qui y trouvait, lui, si je ne m'abuse, une source d'espoir. Trop tard, dit pourtant Hegel. Pas simplement tard, trop tard. C'est d'ailleurs à cela qu'on reconnaît que BHL n'est pas philosophe, lui qui arrive toujours avant, et avec de gros sabots. C'est bien plutôt le quadruple cavalier de l'apocalypse qu'un philosophe : voyons-le arriver, et d'inévitables carnages s'annoncent aussitôt. Bon.

Apparition sur le pas de la porte
Chevêche d'Athéna

Il revient donc à cette petite chouette de symboliser l'échec de la philosophie. Le sait-elle au moins? Non, sinon elle aurait, depuis les accusations proférées par Hegel, fait sonner un réveil plus tôt dans la journée pour prendre son vol moins tard. Mais elle n'en fit jamais rien. Et c'est encore une fois Chaval qui avait bien raison : les oiseaux sont des cons. 

Me revoilà mais je ne prendrai mon vol que trop tard
Qui vient là-bas?

On les aime bien quand même, et elle en particulier, que je débusque pour la première fois aujourd'hui. J'avais noté une info dans le coin, encore fallait-il trouver l'arbre en question dans un océan de vignes et de bosquets. Une fois une loge trouvée, je me poste à une distance raisonnable, et j'attends. Ce n'est qu'une fois revenu que j'ai eu l'idée qui aurait pu m'éviter une déconvenue : aller rechercher au pied de l'arbre des pelotes de réjection. Mais la Chouette de Minerve philosophe toujours trop tard etc. Bref. J'attends. Et, fixant la loge, je la découvre soudain plus claire! Elle est là! Et hop! au téléobjectif, je l'observe. 

Torrent des Favières

Étonné bien que je le savais, par la petite taille de l'oiseau... Taille un poil plus petite qu'un merle noir! Et pourtant redoutable prédateur de micro-mammifères ou petits oiseaux notamment. Sa tête seule dépasse de sa loge. Une buse venait de passer au-dessus en criant : est-ce pour cela qu'elle a sorti la tête? Elle la ressortira de nouveau à 2 reprises, et rentrant dare-dare dès qu'une perturbation s'est présentée sous la forme d'une cycliste ou d'une voiture un peu bruyante. Belle observation!



A part ça, les premières orchidées ne sont pas loin d'être en fleur, ce ne serait pas un peu tôt? C'était la surprise au cours d'une petite découverte de la cascade du Pichut non loin de la maison dans l'après-midi. Il faudra y retourner, car il y a d'autres choses à y explorer par là-bas.

Torrent des favières
Cascade du Pichut - torrent du Rouselet


Et je termine avec quelques oiseaux d'eau du matin. 

Sarcelle d'hiver
Grèbe castagneux
Canard colvert

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire