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dimanche 9 février 2020

C'est en pèlerinant qu'on devient pèlerin

Bon... petite marche aujourd'hui, pas bien haut mais en versant Nord, ce qui permet d'avoir une simili-couche de neige. Au-dessus du Lac de la Thuile, vers la Roche du Guet, dans le massif des Bauges. Par ce beau temps, beau panorama assuré. 

Chartreuse

Et ça fait du bien de marcher. Ou de voler, mais on ne sait pas faire. Car le Faucon pèlerin fait en volant ce que nous faisons en marchant. Ça va plus vite, ce qui donnerait à penser que le Faucon pèlerin ne sait pas où il va ("quand on ne sait pas où on va, il faut y aller le plus vite possible"), mais un pèlerinage sans but, ce ne serait pas raisonnable, donc il sait. Si j'en viens à parler de lui, c'est qu'hier était organisée par le Parc des Bauges ainsi que la LPO Savoie une journée de suivi du Faucon pèlerin. 

Lac de la Thuile

Nous avons pu l'observer, de loin, et par de furtives apparitions. Résumons la situation du Faucon pèlerin : il s'appelle ainsi car il va et vient, et ne reste pas figé chez lui, ce n'est pas à lui qu'on doit la citation : "chacun chez soi et les vaches, etc.". C'est une Grande Figure, car la protection de la nature lui doit beaucoup. Il a failli être complètement zigouillé par le DDT, qu'il concentrait dans son corps comme le font les prédateurs consommant des proies elles-mêmes zigouillées par ce poison. Bon. Ça rendait ses oeufs très fragiles, et quand il les retournait : et paf! ils cassaient... M'enfin il s'en est sorti, les élevages ont aidé, et aujourd'hui, plus de DDT, et tous les rapaces sont protégés. Rassurons-nous, cela n'empêche pas d'autres poisons d'être répandus un peu partout, ni les premiers écologistes de France de tirer sur, par exemple, un Aigle royal, en se défendant au tribunal (destruction d'espèce protégée) en affirmant avoir cru qu'il s'agissait d'une Buse variable (raté coco, la buse aussi est protégée). 

Arclusaz, Mont Blanc

1500 couples de Faucon pèlerin en France, une dizaine dans les Bauges. Ce sont les dernières estimations. Ce que j'apprends, c'est que ce diable d'oiseau présent partout sur le globe ou presque (espèce orbicole), fait comme le loup dont je viens de découvrir cette propriété dans le livre de Landry : plus on se rapproche du pôle et plus les individus sont gros. J'imagine que le rapport surface / masse est l'explication pour lui aussi (règle de Bergmann), qui permettrait aux plus gros animaux de limiter les pertes de chaleur. Et du coup, les Faucons pèlerins scandinaves sont capables de capturer du Tétras-lyre! 

Lac de la Thuile

Bon, ici, ils se contentent de la tourterelle. Recordman du monde de vitesse (jusqu'à 300km/h en piqué), sa spécialité est de percuter violemment (tu m'étonnes, à 300 km/h) le pauvre petit volatile, et paf ! 

Grand Arc, Lauzière

Aujourd'hui, pas de Faucon pèlerin en vue. Deux aigles royaux au loin. Et surtout, dans la neige, beaucoup de traces : hermine et ses pistes caractéristiques (une fois une marque toutes pattes réunies, d'autres fois deux pattes, d'autres fois encore une patte), renard, sanglier, chevreuil, blaireau. 


Et puis, les primevères sont sorties.

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