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dimanche 20 octobre 2019

5 jours dans les Baronnies

Une randonnée en itinérance de 5 jours à faire. Ayant laissé passer l'été, en cette saison je choisis de m'expatrier un peu pour échapper à la neige.

Brantes devant le Ventoux
Chêne vert et son feuillage déroutant mais persistant

Me voilà donc à préparer un itinéraire. C'est assez compliqué mais j’aboutis malgré tout à un parcours cohérent, enfin j'imagine. Départ du joli village perché de Brantes pour Buis-les-Baronnies puis Sainte-Jalle, Saint-Auban-sur-l'Ouvèze, Vergol et retour à Brantes.

Baronnies
Vautour fauve

Le premier point de cohérence est fourni par le Martin-pêcheur : à chaque fois que je mets les pieds dans une rivière, il y en a au moins un. À Buis-les-Baronnies, Sainte-Jalle, Saint-Auban-sur-l'Ouvèze. J'en suis bien content.

Pins dans la chênaie
Martin-pêcheur repéré la veille au soir, au RDV tôt le matin

Rouge-gorge familier
Un élément plus convenu est la végétation. C'est la garrigue. Les adrets sont secs et le roi est le chêne vert, dont la chênaie est le climax méditerranéen, adjoint de pins d'Alep et de chênes pubescents notamment. Les ubacs sont plus hygrophiles et admettent ici l'érable ou le sorbier, là d'autres arbres encore. En résumé, il y a ici une chance sur deux qu'un arbre soit un chêne vert et une chance sur deux pour qu'il soit n'importe quoi d'autre. De la même façon en croisant une voiture : il y a une chance sur deux pour que ce soient des écologistes orange, et une chance sur deux pour que ce soit n'importe qui d'autre. On les reconnaît non pas à leur gros pick-up ni aux chiens enfermés dans des cages à l'arrière, choses que n'importe quel écologiste, orange ou non, pourrait avoir ; mais au gilet qui leur donne leur couleur.

Buis-les-Baronnies
Aigle royal parmi les vautours

Bon. Encore un cliché de chaque jour : les vautours. Assignés à domicile à Rémuzat, ils refusent d'obtempérer et ceux qui ne passent pas l'estive dans les Alpes se permettent tout de même de naviguer où bon leur semble et on les voit quasiment dès qu'on lève la tête. Attention, des intrus peuvent se glisser parmi eux comme cet aigle royal au-dessus du Buis-les-Baronnies.

Col de Linceuil
Sainte-Jalle

Une cohérence d'itinéraire aussi : ça monte et ça descend, sans cesse, mais lentement. Souvent des pistes, voire des routes. C'est le côté un peu lassant. Mais l'automne permet qu'on profite des paysages et des couleurs sans être accablé par la chaleur.

Quasi-dernier rayon de soleil du séjour

L'Ouvèze
Le temps s'est malgré tout sans cesse dégradé durant ce périple, mais avoir quasiment évité toutes les gouttes pendant 3/5e du parcours est déjà une bonne chance. Quant aux 2 derniers cinquièmes, ils ont aussi été l'occasion de se dépasser un peu. C'est assez peu plaisant de marcher des heures durant, frappé par le vent, la pluie, avec un sac de 20 kg sur le dos, à ne voir souvent pas beaucoup plus loin que le bout de son nez. La logique voudrait de ne pas se lancer là-dedans ; mais c'est justement dans ces moments qu'on se pousse aussi. Imagine-t-on le loup, le renard ou la belette dire : "Oh! non, il ne fait pas assez beau, je reste sur mon canapé aujourd'hui." ? Non, on les entend chanter et puis c'est tout. Par tous les temps et par la barbe du Prophète. Ça remet aussi les choses en place de se rendre compte qu'on n'est capable qu'en de rares occasions et fort peu longtemps de supporter le quotidien de la faune sauvage.

Je t'ai vu dans les lavandes!
Renard roux

Salamandre tachetée

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