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lundi 18 avril 2016

Les Trois Becs dans les nuages

Trois ans que les Trois Becs sont au programme. Aujourd'hui, ils sont à la limite nord du beau temps annoncé, c'est l'occasion! Départ prévu à 7h... Ce sera 8h30. La faute à une motivation tout à fait relative pour se lever si tôt, à un intermède photo après avoir repéré des ophrys sur la route ses bords, et à un lacet qui casse au moment de le serrer. 

Les Trois Becs


Ah! oui... des années que je me balade avec un jeu de lacets dans le sac, pour parer à cette éventualité. Bien évidemment, aujourd'hui que cela arrive, les lacets sont absents. Me voilà à tenter de transférer un lacet d'une chaussure l'autre, échouer, convoquer le briquet, recommencer, échouer, et finalement partir avec deux chaussures différentes. 

Joli départ forestier

Partir? En premier avis, j'optais hier soir pour la montée par le pas de Siara, dont le sentier a été reconstruit et ne présente plus aucun danger. Il y a toutefois la montée par le pas de Picourère qui me fait de l’œil sur Altituderando. Allez c'est parti. 

Les falaises au retour

Achtung! cet itinéraire est réservé aux "montagnards" comme on dit. Si le topo de Johnny est excellent, le sentier ne figure pas sur la carte IGN (de toute façon, je ne l'avais pas). La trace est souvent bien visible, mais pas toujours. La fameuse peinture bleue est bien utile à quelques reprises. Surtout, au moment fatidique (sortie de forêt et débouché sur le cône d'éboulis), plusieurs sentes sèment le doute. Bien suivre les conseils de Johnny en restant sur la gauche de l'éboulis, où le cheminement semble relativement aisé.

Passage de Picourère - c'est au centre

Un couloir à éviter
Je dis "semble" car j'ai pour ma part pris une sente qui m'a mené sur la droite de l'éboulis avant que je ne m'en rende vraiment compte. Intelligent aurait été de faire demi-tour immédiatement, mais j'ai poursuivi, encouragé par quelques cairns ici et là. C'est corsé! Il faut remonter, quasiment venir buter sur les falaises, et reprendre vers l'éboulis, qu'il semble bien risqué de traverser. Arbres, racines, rochers encastrés servent de prises qu'il faut bien assurer. Et voici un couloir, aplani par la perspective, mais assez raide, à remonter. Il est exposé. D'accord il y a de bonnes prises, et l'éboulis s'y révèle relativement stable, mais il s'agit de pas glisser... 

Arche de Picourère

Premier ressaut - sente normale
Concentré et prudent, j'avance sans être cependant totalement certain de me tirer d'affaire. Avant un dernier ressaut que je ne me sentirais pas capable de redescendre, j'aperçois à 15 mètres sur la falaise la fameuse peinture bleue!... Je vais rejoindre la sente normale. Ouf!

Il ne comprend pas mes difficultés

Regard arrière dans le passage
Je me pose après avoir bien souffert. Je suis au pied des 3 difficultés du parcours. Par rapport à ce que je viens de faire, j'imagine que ce sera facile (et ce sera le cas, mais prudence obligatoire). Un petit thé. Un caillou dévale le couloir. Un chamois me l'a envoyé! il m'observe et observera jusqu'à ce que je passe le 3e ressaut. Tout juste s'il n'a pas sorti le popcorn. Il a du bien se marrer. Et s'est barré avant que je ne sorte de la combe au passage de Picourère.

Relief sculpté

J'en oublierais presque de dire à quel point cette combe remontée, étroite, escarpée, et coincée entre les falaises les aiguilles, est magnifique. C'est presque frustrant d'y passer si peu de temps. Je ne contemple que de loin l'arche de Picourère, pas envie de m'écarter de la sente une fois de plus et de me retrouver encore en terrain scabreux... 

Dernier regard avant la sortie débonnaire (c'est pas là!)

Je viens du trou au centre de la photo! (on voit la sortie à droite)

Sorti! Montée vers Rochecourbe
Atteindre les crêtes est vécu comme une belle récompense. Je sors entre le Signal et Rochecourbe, et il semble tout à fait improbable, vu d'ici, d'avoir pu passer là-dedans... Je gambade jusqu'à Rochecourbe, en contemplant l'invraisemblable synclinal de la forêt de Saou

Le synclinal vous salue

Vautour fauve
Les nuages se heurtent aux parois des Trois Becs et rendent inutiles, pour aujourd'hui et meiner meinungnach (tout à fait), la visite au trou de la Laveuse. Une autre fois. Demi-tour, et parcours des crêtes, par le Signal, puis le Veyou, où il fait froid, le Soleil m'abandonnant. Il est 11h environ. Des rapaces décollent... Je plonge au pas de Saria par le raide pré de l'âne. Là, je constate que ce n'est pas un ou deux rapaces, mais une quinzaine de vautours qui tournoient juste au-dessus, entendant profiter des thermiques pour aller explorer toutes sortes de contrées. Enchanteur.

De la mousse chez la Laveuse

Architecture - termites?
Je redescends par le nouvel "autoroute", extrêmement bien sécurisé en effet, et m'arrête sur un petit promontoire pour déjeuner au soleil. Il n'y a plus qu'à rejoindre le parking, et revenir à mon point de départ par la route (1,5km quand même), déserte ou presque.

Descente par l'autoroute

Avant Saillans, je m'arrête ici ou là, à la recherche de ces ophrys magnifiques qui parsèment les lieux. Quelques photos et c'est le temps du retour. 

Ophrys insectifera

Ophrys aranifera


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