4 jours dans les Baronnies

Un petit tour pour voir les grands vautours de Baronnies. Nous en voyons régulièrement, mais là, il y a une concentration. 600 vautours fauves, une trentaine de vautours moines, réintroduits, et 3 vautours percnoptères, revenus spontanément ; et même quelques gypaètes, réintroduits eux aussi. 

Tout ce petit monde avait été joyeusement exterminé. Mais ce n'est pas fini, puisque ces diables de vautours ingurgitent une bonne dose de plomb répandu dans les cadavres laissés sur place par les premiers écologistes de France, quand il ne le prennent pas direct du fusil vers les plumes. Un couple de percnoptères, avec une naissance cette année : les parents repartent en Afrique, le jeune les suit quelques jours plus tard et PAN! dans les plumes dès le Vaucluse. On ne sait quel est le mobile du crime. Le vautour a-t-il été confondu avec une de ces perdrix hébétées, lâchées avant la chasse et qui ne connaissent que les barreaux d'une cage pour environnement? Ça paraît peu probable mais sait-on jamais?! Bref, ce jeune percnoptère a survécu mais ne pourra pas retrouver la nature. Et quand ce n'est pas du plomb, ça peut être du liquide de refroidissement, qu'un autre grand écologiste aura malencontreusement fait tomber dans une carcasse toute fraîche. 

Donc, nous n'y allons pas pour les tuer mais pour les observer. Rémuzat et son rocher du Caire en est la Mecque. 

20 septembre - Rémuzat et le Rocher du Caire.

Dès notre arrivée, nous repérons des oiseaux en vol face aux falaises du Rocher du Caire. Nombreux, très nombreux, ils sortent de toutes parts. Nous nous garons, traversons l'Oule et allons pique-niquer en les observant. Sur les bords de l'Oule, des bergeronettes et un cincle plongeur, car il n'y a pas que de grands oiseaux.

C'qu'est embêtant dans les oiseaux c'est les becs

Après une petite pause, nous visitons la petite "Maison des vautours", accueillis avec plein d'informations pertinentes pour construire notre séjour. Nous allons ensuite sur le plateau pour observer ces volatiles. Depuis la Croix, on domine les falaises du Rocher du Caire et Rémuzat. Les vautours sont là, majestueux, à nous passer devant, si près, si vite ou si lentement, c'est selon les thermiques et dynamiques qu'ils prennent. Spectaculaire! 

A priori, nous n'avons vu que du vautour fauve. Pas de gypa (ils seraient partis vers les Ecrins les bougres) ; et sans doute pas de vautour moine. Plus grand que le gypaète celui-là... Faut le faire... Et nous finissons cette première journée en rejoignant l'auberge du Prieuré à Saint-André-de-Rosans, et son très bon accueil et repas.

Rémuzat depuis le rocher du Caire

Le plateau

21 septembre - ENS de Villeperdrix et bords de l'Oule (plan d'eau du Pas des Ondes)

Quelques fleurs encore

Ce matin, jolie petite route parmi les oliviers vers Villeperdrix. Une pancarte annonce alors l'Espace Naturel Sensible de Villeperdrix. On tente le parcours... Il s'agit de monter vers le Col de Pierre Blanche. Les vautours sont célébrés, ainsi que le loup (à moins qu'il ne soit menacé?). 

Manifestation pour ou contre le loup?

Montée dans les buis

Nous montons doucement, et petit à petit, les vautours apparaissent. Encore un manège enchanteur, des spirales ascendantes et descendantes... Une vraie ribambelle des vautours qui collent et décollent des corniches. Superbe.

En spirales

Bercail

Puis, nous poursuivons par Léoux, Arnayon et revenons à Cornillon avec le plan d'eau du Pas des Ondes. Personne sur les routes. Les densités de population sont vraiment faibles (4-5 hab/km² dans ce canton)... Bon. Les vautours peuvent vivre jusqu'à 50 ans ; mais même les plus vieux d'entre eux contribuent à faire baisser la moyenne d'âge du secteur! 

Bords de l'Oule

La Charce

Enfin... pique-nique bien tranquille au Pas des Ondes, tour du lac, et prospections aux bords de l'Oule pour l'après-midi, avec des traces de castor, notamment. Petite visite aussi au joli village de La Charce, et juste avant au site géologique du Serre de l'âne, qui montre notamment les superpositions devenues verticales de marnes et de calcaires. Et pour finir, repas à l'auberge de l'Oule, très bon restaurant.

Le Serre de l'âne - calcaires/marnes

22 septembre - La Servelle et le brame du cerf

La Servelle à l'envers

Encore de bons conseils prodigués la veille au centre d'initiative de La Motte Chalancon : aller faire la Servelle, le point culminant des Baronnies provençales : c'est un Parc Naturel Régional, ce qui semble déplaire d'ailleurs à quelques locaux qui disent "NON AU PARC", qui doit les empêcher d'écologiser en rond. 

Au départ

Belles ambiances

Du sommet - vers le Trois Becs notamment

Secteur Montagne d'Angèle, d'hier

Bref, la Servelle. Beaucoup de vent, ce qui rafraîchit l'ambiance, notamment vers le sommet, mais qui donne une visibilité parfaite vers les sommets alentours... Vercors, Dévoluy, Ecrins, Ventoux, etc. Nous faisons une petite boucle, et remarquons, bien sûr, les vautours qui tournoient, et les crécerelles qui se régalent par ici d'orthoptères en tous genres. 

Descente de crête

Vue arrière

Les vautours arrivent

Après quoi, nous allons nous reposer au Pas de l'Onde (et se baigner un peu), avant d'aller écouter le brame du cerf lors d'un pique-nique un peu spécial organisé par la "Table d'Angèle". 

Premières couleurs d'automne

Des orthoptères partout - éphipigère?

Dès le départ, les vautours s'invitent évidemment. Et deux aigles royaux, au-dessus des cimes... Fantastique! Les aigles royaux semblent se plaire au-delà du Vercors... Nous montons en forêt, et alors que la lumière du jour tombe, les cris montent, rauques et gutturaux : les cerfs sont en place. Nous passerons donc toute la soirée à les écouter : au moins 5 cerfs présents dans le cirque ; et d'autres plus loin... Un couple de chouettes hulottes se signale aussi. Un grand moment qui se conclue en voiture, en observant, sur la route, une chouette hulotte, justement, des lièvres et des chevreuils... Après le lapin et les chevreuils du matin, ça fait pas mal. 

Coucher de Soleil, la Lune nous aidera, prêts pour écouter les cerfs

23 septembre - Le Raton et les gorges de Pomerol

Et, avant de rentrer, nous faisons une dernière virée, cette fois vers les gorges de Pomerol en passant par le Raton. Des écologistes orange semblent prêt à s'attaquer des perdrix ahuries. Nous passons. Ascension raide versant nord du Raton, avec la récompense au bout d'un panorama grandiose. En chemin, une couleuvre s'échappe... 

Au sommet du Raton

Descente, ensuite, versant sud, très raide dré dans l'pentu, mais efficace. En revanche, par cette chaleur, à monter, ça doit être terrible. Et retour au parking, après avoir croisé une mante religieuse, qui s'échappe comme la couleuvre. 

Le Ventoux depuis le Raton

Gorges de Pomerol

Dans la descente, petit arrêt dans le beau site des gorges de Pomerol... Et retour à la maison, en doublant des dizaines de cyclistes en course pour la Dromoise...