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vendredi 9 septembre 2016

Grand Roc – Col de la Masse

Maurienne jour 2. Nuit rocambolesque sur le parking du refuge de l'Orgère, avec pour objectif le col de la Masse pour le lendemain. Il y a un peu plus d'un an, j'avais fait d'ici le Râteau d'Aussois, un de mes meilleurs souvenirs de randonnée, avec notamment un festival animalier jamais vu.


Il faut partir tôt pour rééditer la chose. 7H15. Ça va. Un randonneur est parti 45 minutes plus tôt, mais peut-être vers la Partie, ou peut-être passera-t-il sans faire fuir tout le monde. On verra.


Après quelques pas plats qui amène au fond du fond, l'Aiguille Doran s'allume orange, jaune plus tard. Comme l'an dernier. Sur les pentes à gauche, un bouquetin passe paisiblement et remonte. C'est parti.


C'est parti également pour la montée, quasiment 1000m de dénivelé sur un bon sentier et de jolis lacets. Des biches bientôt, ouvrent le bal. Deux, quatre, six, plein. Comme l'an dernier. Les marmottes sifflent sans discontinuer. On monte on monte, et voici les chamois, qui sont là, comme l'an dernier. Partout des chamois !


On poursuit. Que d'animaux encore !... Je me retourne et observe la crête où les dernières biches disparaissent. C'est là que les cerfs étaient apparus l'an dernier. Ils ne sont pas là cette année... Tiens, deux chamois observent le spectacle, depuis la crête. Et voici un cerf ! Puis un deuxième, troisième... au total une bonne dizaine...


Moi qui pensais avoir vu une scène improbable l'an dernier, la même exactement cette année. Ils doivent faire ça tous les matins, les cons ! C'est Gégé, le coach sportif du groupe, qui officie. Allez les gars, comme mise en jambes, on fait le tour des crêtes ! Une, deux, une deux une deux. Et les autres qui suivent ; et, les derniers, les fumeurs, qui veulent lui faire bouffer son tour des crêtes matinal. Les plus niais se lamentent sur leur sort : « j'aurais jamais du manger autant de framboises hier » ; « depuis qu'on nous vend des myrtilles OGM, je me sens lourd » ; « j'en peux plus mais c'est bon pour mon cholestérol ». Tous les matins ! C'est une féerie pour chaque fois.


Bon. Un couple d'alpinistes nous rejoint là, ils vont faire l'Aiguille Doran, chapeau ! Et s'étonnent de voir ces cerfs aussi haut. Allez, on reprend la route. On arrive chez les bouquetins, qui ne sont pas là. Le replat permet de souffler un peu, le Soleil nous gagne, changement de tenue, et observation de la Masse, toute bizarre plantée là. Dernières pentes avant le col...


Au col à 11h30, petite pause restauratrice, et je me déleste du sac pour partir à l'assaut du Grand Roc (3316m), pour changer du Râteau d'Aussois. Banzaï. Du col, ça a l'air d'être un beau morceau, quand même ! Faut atteindre le fameux « collu » affublé d'un névé qui persiste. J'y monte vite sans y aller à fond, tranquille, et observe les bouquetins en contrebas – ils sont là, tranquilles eux aussi.


Sous le « collu », la pente se raidit en même temps que le terrain s'émiette et devient glissant. C'est plus dur. Mais voici le névé. La vue sur le Mont Blanc est saisissante. Les dômes de la Vanoise sont dans les nuages, mais les glaciers resplendissent. Le sommet du Grand Roc est là à gauche, juste au-dessus mais protégé par d'impressionnants blocs. Petit tour à droite : vue plongeante vers le Plan d'amont qui vaut le détour. Sur le flanc de montagne, une ombre m'interpelle, une marmotte crie, je lève la tête, un rapace vient de décoller. Ce n'est pas un vautour... est-ce le gypaète du coin ? Je crois bien que oui... il passe au-dessus du col de la Masse et va droit vers l'Aiguille Doran où il se pose.


Bon... j'attaque le sommet, facile et amusant à gravir, avec tout de même l'appréhension de voir un de ces monstrueux blocs bouger. Il y a des chances que rien ne bougeuh. Au sommet, la Masse et l'Aiguille Doran font tout petit ! La Pointe de l'Echelle, au bout de l'arête, on se sent obligé d'y aller. Mais l'arête est impressionnante. Pas certain d'en être capable un jour...


Je descends prudemment et regagne le col de la Masse moins d'une heure après l'avoir quitté. Il est 12h30, il fait froid car un cumulus stagne au-dessus du Râteau d'Aussois. Nous descendons vers le Plateau du mauvais berger, ensoleillé pour le repas, avant le retour par le sentier-balcon en évitant de marcher sur les marmottes. Retour à l'Orgère vers 18h.


Encore une journée mémorable dans ce secteur de la Vanoise...




Grand Roc 9 septembre 2016

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