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samedi 20 août 2011

Col de la Vanoise et ses lacs




La Grande Casse vue du Col de la Vanoise
Voilà, ça y est, je l'ai fait, depuis le temps que je voulais y aller, y retourner à vrai dire. Le Col de la Vanoise, enfin. 

Départ à 5h30 de Lyon pour joindre les Fontanettes au-dessus de Pralognan-la-Vanoise et se lancer à 7h49. A 1600m, il ne fait pas si chaud que ça, à cette heure-là, alors que toute la nuit durant, la suffocation a du terrasser tous les Lyonnais... Cette randonnée aura eu cette vocation-là, aussi, de rafraîchir le corps en même temps que l'esprit, que la mémoire pour ce retour sur place après... je ne sais pas d'ailleurs. C'est amusant comme les souvenirs sont sélectifs, j'avais retenu le Lac des Vaches, et le Lac des Assiètes, rien du reste. Il faut dire, ils le sont mémorables. C'est une randonnée qui tutoie les 1000m de dénivelée positive, et qui est annoncée en 5h, 6h ça dépend du sens, ça dépend si on fait aller-retour ou boucle, etc. J'ai croisé pas mal de randonneurs (c'est très fréquenté, même si ça reste relatif) monter en début d'après-midi, bon, il fait plus chaud, et puis quand même, c'est long ! Bref, chacun fait ce qu'il veut. 

Moi je pars tôt, à la fraiche, et à l'ombre du Bois de la Glière. Ça envoie sévère ! C'est extrêmement raide. La Cascade de la Glière offre un petit moment de répit, la magnifique cascade. Elle fait également office de brumisateur, au moment où c'est le moins utile certes... Elle se situe à mi-chemin de la première étape d'une heure sanctionnée par le Refuge des Barmettes (1983m), agrémenté de ces remontées mécaniques que j'ai en horreur. Autour, le Mont Bochor au nord-est, et le Moriond au sud-ouest. Je ne m'attarde pas, il s'agit de mettre la plus grande distance le plus rapidement possible entre moi et ces remontées mécaniques, et surtout j'ai hâte d'atteindre le lac des Vaches. D'abord, les vaches. Et ça broute. Toute la journée. Incroyable. Surtout que ces vaches-là n'ont pas de train à regarder passer, et c'est l'incompréhension. Les vaches ont été inventées pour regarder les trains passer. Sans train, une vache reste-t-elle une vache ? Je ne comprends pas. 





Lac des Vaches
Mais je finis par voir non pas le lac, mais l'endroit derrière lequel est le lac. C'est encourageant, et ce n'est absolument pas rageant de le dévisager ce lac. En fait, il ne faut pas se contenter de contempler ce lac, ou ce champ de linaigrettes on ne sait plus. D'ailleurs, en cette fin de mois d'août, il n'est pas si étendu que ça. Il faut s'assoir en son milieu. Car c'est possible, ce lac est séparé en deux par un gué en pierres plates. Assis au centre du Lac des Vaches (1). L'ombre de l'Aiguille de la Vanoise (2797m) l'a délaissé depuis un moment déjà. A 360°, c'est magnifique. Ah ! Je finis par le quitter, et à peine l'a-t-on surplombé qu'il paraît tout petit, tout rabougri, frêle, ridicule. C'est encore une de ses forces. 

Je gagne le Lac Long (2), sévèrement rétréci en réalité. Là je m'arrête, dans les rochers, pour lire parmi mes amies marmottes. Des cris se font entendre, je mets long à repérer les alpinistes, pour ainsi dire à quelques encablures du sommet de l'Aiguille de la Vanoise. Voilà bien quelque chose que je ne pourrais pas faire, mais ça doit valoir le coup, de là-haut ! Quelques mètres après le Lac long, le Col de la Vanoise (2517m) et son Refuge (3). 1h22 de montée, sur 3 annoncées, je suis dans mes temps. Du coup, du temps, j'en ai encore. 




La Grande Motte
Je n'ai pris que la carte 3534 OT, qui s'arrête au Col de la Vanoise, mais je sais que non loin du Col, il y a deux lacs, le Lac Rond, et le Lac du Col de la Vanoise. Je ne sais plus dans quel ordre, mais une fois atteint le premier, je me dis qu'il est à peu près rond. En le quittant, on passe devant une Croix, il faut l'approcher pour... voir scintiller l'autre lac, le Lac du Col de la Vanoise tout occupé à refléter la Lumière du Soleil - divin. Et je décide de poursuivre. Le hic, c'est que c'est tentant d'avancer : on veut voir après ce virage, après cette montée, mais après il y a toujours autre chose, c'est sans fin ! Et ça m'entraîne loin. Quasiment au Refuge d'Entre deux eaux, je n'aurais plus eu qu'à descendre. Mais non, je mange au bord du ruisseau de la Vanoise (4) - il est sympathique, il m'accueille. Cette petite escapade supplémentaire, fort agréable, permet de tourner autour de la Grande Casse (3855m) et d'avoir une vue sur la Grande Motte (3653m) qui a revêtu sa calotte neigeuse, et sur la majestueuse vallée de la Leisse.




Lac des Assiettes
Retour au Col de la Vanoise vers 12h45. Je prends le retour par le Lac des Assiettes (5), asséché, bien entendu, et non par le Lac des Vaches, pour terminer la boucle. 3h annoncées jusqu'aux Fontanettes. Je serais très étonné d'arriver à 15h45. Et en effet, j'étais en sandales à 13h39. Pourtant, la descente est longue et délicate. Vraiment longue, elle demande de la concentration, surtout. Je déconseille de l'emprunter par temps de pluie, car les rochers sur sa première moitié s'avéreraient très glissants ! Mais par un beau soleil, elle est très agréable. Encore faut-il traverser un bout du Ruisseau de l'Arcelin, et ce n'est pas une mince affaire ! Un père y va, successivement avec ses enfants sur le dos, je ne l'aurais pas tenté ainsi, personnellement. Casse-gueule... Une fois le Moriond contourné, par l'autre côté par rapport à ce matin, c'est beaucoup moins technique, facile, et on peut lâcher les chevaux !

Une petite séance d'étirements, et il n'y a plus qu'à rentrer... 3h19 d'efforts pour ces 21,6km. Mais pas de fatigue, je suis affuté.

Parcours et dénivellation : 




Boucle du Col de la Vanoise et ses lacs - Parcours





Boucle du Col de la Vanoise et de ses lacs - Dénivellation

Post-scriptum :

Voyez ce que je lis aujourd'hui :

La Grande Casse est le plus haut sommet du massif de la Vanoise. La première ascension de la grande casse a été réalisée le 8 août 1860 par W. Mathews, M. Croz, E. Favre. À cette époque, le matériel spécifique à l'alpinisme (piolet et crampons) n'existait pas. Ils durent alors tailler 1100 marches dont 800 à la hache pour venir à bout de cette pente de glace - Rando et Balades

N'est-ce pas proprement stupéfiant d'abnégation, ô combien laborieux ?... Ça impose le respect, ça interdit. Mains calleuses obligatoires - au pays d'Ivan le petit sot.


Post-scriptum, bis :

En suivant le ruisseau de la Vanoise, j'avais été fort étonné de croiser beaucoup de monde se rendant au Col de la Vanoise. Je ne comprenais pas très bien d'où ils pouvaient venir, dans mon esprit il n'y avait guère que le GR 55 pour faire le Tour de la Vanoise mais cela signifiait venir d'un refuge pour un parcours de plusieurs jours alors que les randonneurs croisés n'étaient manifestement pas équipés pour. Il s'avère qu'on peut facilement joindre le Col de la Vanoise en partant de Termignon, plus exactement en gagnant le parking de Bellecombe d'où une navette amène au pont de la Renaudière, soit quasiment au Refuge d'Entre deux eaux mentionné plus haut. Plus difficilement, on peut emprunter le GR 5 bien entendu, par le Refuge de l'Arpont. Intéressant...

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