Gypaète !
Un petit manque d'animaux sur les dernières promenades me pousse à aller
chercher le grand oiseau... J'opte pour Champagny-le-haut : au pire y aura
du bouquetin. Le gypa est un grand souvenir. Pour ce qui est des bestioles, il
y a le lynx bien sûr... les premiers bouquetins à Sous-Dîne, le martin-pêcheur,
et le gypa qui me rase à Leschaux.
Me
voilà à 8h30 à Champagny. L'arrivée au vallon d'en haut est féerique
d'éblouissements ; neige et glace scintillantes sont aveuglantes. Au
parking sous Friburge, pas mal de voitures qui, toutes, décampent. Qu'il en
soit ainsi. Je navigue un peu à vue, sans trop savoir quoi faire. Les versants
sud sont déjà en partie déneigés et/ou avalanchés. J'y monte vers les Teppes.
Je
repère très vite des bouquetins. Ils semblent suspendus aux herbes couchées
dans les pentes abruptes, occupés à les manger. Ils ont passé l'hiver c'est
gagné. Ils sont partout ! La neige est très dure, pas encore frappée par
le soleil, ce qui me permet de monter dans de très raides pentes sur une croupe
surplombant une combe ayant subi une avalanche. C'est raide c'est dur je vais
vite je m'essouffle. Je n'ai de toute façon pas l'intention d'aller bien loin.
Je repère un joli rocher qui m'accueillera pour la matinée.
J'y
grimpe, j'attends. Les bouquetins sont juste au-dessus. Certains mangent,
d'autres dorment, deux se combattent histoire de, et de temps en temps, un
autre remontant les rejoint. Quelques traces de pas dans la neige. Pas de trace
du gypa. Le soleil tape déjà pas mal, et de temps en temps, une boule de neige
déboule dans la combe.
Mais ?
Qui voilà ! Hermine ! Pfuit furtive dans les branches... Quelle
rapidité ! Elle repasse, je la capture. Elle me repère. Et c'est
parti : l'animal est aussi peureux que curieux. Elle me regarde elle
s'enfuit, elle revient repart. Elle court elle saute vole bondit plonge, elle
passe sous un rocher, navigue sous la neige, ressort sous un autre rocher. Très
rigolo. Plus le temps passe, et plus elle s'approche. Elle finira par venir là,
au pied du rocher où je suis assis, quasiment à portée de bras ! Et
hop !... partie.
Quel
chance ! Je m'en remets avec une tasse de thé. Mais elle reviendra, plus
tard, et encore une fois, plus tard encore. Cet animal est vraiment
extraordinaire. Dans le ciel, ça s'est un peu énervé, mais pas de gypa à
l'horizon. Alors je pique-nique, et je redescends à 12h. Le Soleil a tout
ramolli. La descente en est rendue assez pénible, quelques glissades contrôlées
la rendent plus fun.
Il
est tôt, il fait un temps magnifique. De mon rocher, j'ai pu observer quelques
points noirs skier sur les pistes de fond. Ça m'a donné envie. Allez ! On
change de matériel et hop ! Le cadre est incroyable. Les pistes sont
désertes à cette heure. Je me régale.
Oh !
Pas longtemps, car à mi-chemin d'une première boucle, je m'arrête pour
contempler les cascades innombrables et... je vois passer Gypa ! Il est
là !... magnifique et ressemblant à aucun autre oiseau... Superbe le long
des falaises, il les longe lentement très lentement.
Je
décide de finir cette unique boucle de presque 6km, et de me rapprocher un peu
espérant voir un autre passage. Après avoir encore changé de matériel et une
montée bien difficile, me voici de nouveau sur un rocher à attendre. Thé,
téléobjectif. Et hop ! Un grand rapace longe les falaises, mais lui pour
prendre de la hauteur et passer derrière la crête. Aveuglé, je suis persuadé
que c'est Gypa ! Pas du tout... c'est l'aigle royal. Les aigles royaux,
car en voilà un deuxième qui suit exactement le même parcours...
En
voilà une belle journée de montagne...
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