Ah! l'automne... Et paf! quelques grammes de néo-romantisme pour le prix de 3 kg de débouche-évier :
Pécloz
Ces choses-là ayant été dites, l'automne reste la saison des couleurs et des amoureux de la nature. Ceux de la semaine dernière. Mais encore de cette semaine! qui rivalisent de gentilles affiches pour nous souhaiter une belle journée nature. Le Ricard, sans doute, est naturel, mais je suis plus dubitatif pour les 4*4 et les fusils. Enfin, si on parvient à éviter les balles, la journée s'annonce belle.
Trélod
Magnifique
Trélod, Arcalod, Tré-le-Mollard, Mont de la Coche, Encerclement
Jamais parcouru le vallon d'Arclusaz... Souvent préféré aller au Pécloz, ou vers Orgeval. Innovation pour aujourd'hui. La randonnée est longue (3h30 annoncées pour le Col d'Arclusaz) mais débonnaire, d'abord en forêt arlequin, puis dans le vallon où les vaches sont encore bien.
Arrivée dans le vallon
Les accès Est pour la Croix semblent bien raides, mais appellent! ce sera pour une autre fois. D'autres qui appellent : la Pointe des Arlicots, et le Grand Parra qui a l'air bien bien ardu!
Secteur Arlicots - Grand Parra
Arrivés au Col, je grimpe vite fait sur le Chapeau de Napoléon. Un faucon profite des falaises. Belle vue sur les Aiguilles d'Arves et la Meije. La Grande Casse dépasse. Le fond du Grésivaudan est embrumé.
Dent d'Arclusaz
Vers les Aiguilles d'Arves
Sur le Chapeau de Napoléon
Col d'Arclusaz
Il fait chaud. Et hop! le saucisson au Beaufort fabriqué en Corrèze. Pourquoi pas? Tout est permis. Pour m'en remettre, je prend la sente qui mène vers les crêtes en direction de la Croix, pour repérage. Je m'arrête parce que sinon je finis là-haut. Et là, on rentre.
Elle était où la montagne ? Ce matin encore, j'ai bien
cru la rater, avec la pluie au réveil. Je pars quand même, et le temps de
m'affairer à droite à gauche, le ciel se dégage et donne même un ciel tout
bleu. Regonflé !
Bellecombe - automne
Je mange tôt, et pars pour Pré Orcel, c'est juste à côté et
on est vite là-haut. Au début de la piste forestière, des amoureux de la nature
sont à deux doigts de me balancer dans le fossé. Enfin des amoureux de la
nature : je n'en sais rien !... je devine subodore imagine! Monstrueux pick-up, rempli
de cages dans lesquelles sont enfermés des chiens les uns sur les autres, ça ne
peut être que ça ! En plus, ils avaient des gilets orange, c'est à ça
qu'on les reconnaît !... ils mettent ça pour éviter que d'autres amoureux
de la nature ne leur tirent dessus. L'amour vache, sans doute.
Enfin bref, je suis content, je ne risque pas de prendre une
balle. Y en a un autre qu'il est tout content et il gambade et il fanfaronne
sur la piste, c'est le chevreuil tout beau tout jeune, et qui finit par dévaler
la pente. En voilà toujours un qui ne finira pas dans la panse expansée de son
amoureux... du moins pas aujourd'hui.
Sur le sangle inférieur, aiguille effilée
Là-haut le sangle des belles ombres, au pied des falaises
Ce pensant, j'arrive à Pré Orcel à 12h30. Tout le chemin
durant, ce n'était qu'une farandole de couleurs. Et paf !... le rouge. Et
bim !... le jaune. Tout y passe. Les fayards on fire ! Les hêtres en
feu.
Mont Blanc
Être en feu ! Qu'il s'anéantisse celui qui ne connaît
pas cette flamme. Quelle inspiration ces montagnes si différentes au fil des
saisons ! Ça me fait presque autant de bien qu'une chanson de comment
s'appelle ? Vianney ? Disons plutôt ceci :
Ça fait longtemps que je n'ai pas avalé le moindre dénivelé.
Je n'arrête pas de me dire d'y aller doucement et c'est pourquoi je fonce. Même
pas eu le temps de voir la cabane de l'Allier, pan ! le sentier vers le
Col des belles ombres.
Rocher des Griffes de l'Ours
Pourquoi tant de haine?
Là, je m'arrête. Le Mont Blanc est superbe : terminées
les brumes estivales qui donnent une mélasse indigeste. La lumière redevient
belle, et le Blanc lave plus blanc. Bon... je voulais voir des animaux. Mais le
sangle inférieur, vers le Rocher aux griffes d'ours, m'appelle avec la force de
l'inconnu.
Sur le Rocher - Belledonne
Alors c'est parti. Personne ! Plaisir de ne croiser
personne. Personne mais le sangle est emprunté : par des bipèdes, mais
aussi par toutes sortes de quadrupèdes. Des herbivores en veux-tu en voilà,
mais, ce qui m'intéresse davantage, du renard et du mustélidé. Ce n'est pas la
bonne heure, mais j'espère quand même...
Falaises
Sur le Rocher - vers les Bauges
Je vais prendre le dessert au rocher des griffes de
l'ours : sacrées griffes le bonhomme ! Vue sur Chapa, Belledonne est
aux prises avec les cumulus, le Mont Blanc s'efface, et les falaises dans mon
dos sont superbes. Des voix sur le sangle des belles ombres, au-dessus.
Allez : retour, on passe là-dedans
Sieste vraiment méritée? n'aurait-il pas refusé au moins 2 offres du Pôle Emploi?
Vers 14h, je finis par repartir, en m'offrant une petite
pause ayant aperçu un chamois qui lui ne se serait jamais privé de la prendre.
Et je dévale ! Ça me manquait...
Ce matin, c'est ramassage des châtaignes dans l'agréable petite forêt de Vallin. Parait qu'elle est magnétique, mystique, sacrée, qu'on y croise des druides des elfes des trucs et des bidules.
Surtout vu des champignons, et des châtaignes des petites et des grandes. Entendu la buse, aussi.
Étang de Vallin
Sans traîner car il fait froid, même quand les brumes matinales se dissipent pour et par les rayons du Soleil. M'enfin ce beau temps invite à la promenade... à demain!
Châtaignier : feuilles simples et non pas composées comme le marronnier
Intense le week-end! Besoin de se remettre sur pied avant de repartir en marche. Le navire fait escale dans le Lot. Après la nuit, la pluie. Alors la grotte. De Latouille-Lentillac, l'invraisemblable nom du village, nous allons vers la grotte de Presque. Ce ne sont que fistules, excentriques, colonnes, draperies. Toutes sortes de couleurs ont atterri, si j'ose dire, ici, par l'eau s'infiltrant par de ridicules failles.
Sous les falaises d'Autoire
Et paf! le calcaire qui fait une colonne de 9 mètres en à peine 45 000 ans. Je suis surtout impressionné par les micro-barrages de calcite, oeuvre d'innombrables fistules, tubes laissant goutter l'eau avec une lenteur qui confine, d'après notre Président, à la fainéantise. C'est tout beau.
Punaise!
Pas mal de moisissures, du fait de la lumière et de la respiration humaine. Mais ces désagréments ne perturbent pas plus que cela, en tout cas à cette saison, la dizaine de chauves-souris rhinolophes qui y habitent. Un individu nous offre quelques instants de voltige au-dessus de la tête. Rhinolophes! Ah! elles ne sont pas peu fières de leur nom ces bestioles... Le nez en forme de fer-à-cheval... Pourquoi pas?
En sortant, il fait presque bon. Nous allons déjeuner à la cascade d'Autoire. Joli petit village qui a des airs de village fantôme... La cascade est très belle, un petit air de Bugey par ici...
Au fond de la "reculée" dirait-on dans le Jura, cascade d'Autoire
Cascade d'Autoire
Et puis, nous retournons à Latouille-Lentillac, pour parcourir les presque 2 km dusentier Art - nature, parsemé de sculptures en tous genres, et de quelques panneaux présentant les fougères du coin. Les champignons poussent comme si c'était eux, et les châtaignestombent comme des mouches : nous ne ramassons que ces dernières.
Sentier Art - nature - Latouille-Lentillac
Vivement la sieste! Et hop! dîner à Saint-Ceré, où il est bien difficile un lundi soir d'octobre, de trouver une table. Mais le restaurant ouvert, le Lot à la bouche, est parfait. Du rocamadour, des noix, une tarte aux noix d'anthologie, et même un "ice tea" limousin (limouzi) ?!