Au départ, l'objectif |
Du lourd! Au-dessus c'est l'soleil! Certainement ma plus belle rando à ce jour.
La vidéo - toutes les photos avec Sigur Ros
Le topo - description de l'itinéraire
- Carte : espagnole "Monte Perdido Gavarnie" 1:25000
- Distance : environ 25km
- Dénivelé : environ 1800m
- Difficulté : plusieurs passages sont difficiles (cf. topo) et peuvent s'avérer insurmontables dans certaines conditions (météo, manque d'équipement, manque d'expérience montagnarde, de condition physique, vertige) ; certains tronçons décrits sont hors sentier ou sur des sentes très discrètes, nécessitant de savoir utiliser carte/boussole.
- Equipement : selon les conditions et la saison, la quincaillerie non utilisée lors de notre sortie pourra s'avérer bien utile voire indispensable : piolet, crampons, casque, corde
- Bivouac : il y a de nombreuses grottes sur le parcours, abris extrêmement utiles en cas de temps orageux.
Jour 1 - Col des Tentes => Aguas Tuertas par la vire Escuzana
Début de sente escarpé |
Fond de vallon - orange du grès, gris du calcaire |
"Vallon des Isards" |
Plateaux successifs à remonter le lendemain |
Jour 2 - Aguas Tuertas => Col des Tentes par la Brèche de Roland
Regard arrière en remontant |
Prendre alors au nord, dré-dans-l'pentu puis sur une sente en lacets qui contourne par l'ouest un pic sans nom, qui abrite la Grotte de Casteret, que l'on atteint par quelques pas d'escalade très facile, mais que l'on quitte plus difficilement au nord, le long de la paroi, par une désescalade plus ardue sur de la roche glissante et mouillée. Remonter ensuite, plein nord, en cherchant son itinéraire parmi les blocs rocheux et les névés que l'on traverse avec prudence : zone calcaire où les trous voire les gouffres sont nombreux.
La Brèche de Roland (2807m) est bien visible depuis un moment, mais protégée par de raides éboulis. On les contourne en se dirigeant contre la paroi, jusqu'au Pas des Isards, le bien nommé! Un chaîne en facilite, ou tout simplement en rend possible le passage pour les bipèdes. Ne surtout pas la lâcher! Puis, passer entre la paroi et un imposant névé, avant de sortir sur une sente plus large et rassurante jusqu'à la Brèche, où le vent souffle!
Poser les sacs, et parcourir les 350m de dénivelé pour atteindre par un superbe parcours de crête le Taillon (3144m). Redescendre à la Brèche. La vue sur le Casque (3006m) est saisissante. Le Casque que l'on peut ajouter au parcours, une fois arrivé au Pas des Isards, on longe la falaise vers la droite plutôt que de remonter vers la Brèche de Roland (itinéraire non testé), et s'offrir deux "3000" sur la même journée.
Descendre de la Brèche vers le Refuge des Sarradets (vers 2650m). Beaucoup de monde. Le risque d'envoyer ou de recevoir de la caillasse est important, faire attention. Le reste du Glacier de la Brèche se franchit facilement, très emprunté. La prudence est toutefois de mise sur les 50 premiers mètres, où une glissade sur cette raide pente amènerait sur des rochers qui font mal rien que d'y penser.
Du Refuge, prendre à l'ouest le sentier qui ramène au Port de Boucharo. il traverse quelques névés exposés, puis une cascade, équipée d'une chaîne par forcément utile selon le débit, qui demande de l'attention pour la franchir. Ensuite, il n'y a plus qu'à terminer la boucle par une longue traversée presque plate jusqu'au Port de Boucharo, puis à reprendre la piste menant au Col des Tentes.
La sortie - le 2 et 3 août 2014
Robespierre avait confié la célébration de l'Etre Suprême (quelle idée) à David qui, raconte-t-on, confondait la grandeur et le grandiose, rendant cette Fête quelque peu ridicule. Les Pyrénées, elles, ne les confondent pas, elle les rendent synonymes. Grand et grandiose.
Arrivée le vendredi soir à Gavarnie, sous l'orage de grêle qui a débuté à Lourdes. Hum! Office du Tourisme... avis météo pour le week-end... averses orageuses... sommets pris... coups de tonnerre et rafales... ça s'annonce mal! Le samedi matin, difficile d'être optimiste. Pourtant, après un petit-déjeuner chez l'épicier sympathique et néanmoins spécialiste international de l'utilisation de la chaux dans l'histoire (ça ne s'invente pas), un petit coin de ciel bleu apparaît. On tente? Direction le Col des Tentes!
Arrivés là-haut, le temps laisse entrevoir une journée meilleure que celle annoncée, en effet. Allez! En route! Et c'est le cas de le dire, puisqu'on débute sur du goudron... Bon. Quelques minutes plus tard, nous voici au Port de Boucharo, où on s'amuse un peu à chercher la sente, quelques pierres dévalent ici et là. Sous les Gabieto, on entend : "Isards!"... Les premiers... La montée est tranquille jusqu'à la brèche de "Forqueta de Gabieto" où la vue sur la suite du parcours - la vire d'Escuzana - nous impressionne. Ca parait impossible, de passer là-dedans dans ces falaises... En avant...
Le parcours de cette vire restera dans les mémoires, et la brume qui vient accentue le côté irréel... Pique nique au col au-dessus, dans la brume, on n'y voit rien! La descente dans le pierrier se fait bien, jusqu'à une zone de lapiaz, calcaire taillé sculpté par l'eau, ludique à parcourir et à descendre côté sud, où nous trouvons un vallon fort sympathique. "Isards!" Ils s'enfuient... Nous descendons le vallon, nous rendant progressivement compte que les isards sont très nombreux, et manifestement chez eux. Très peu craintifs, ils s'éloignent, un peu, mais vaquent à leurs occupations. Nous marchons parmi eux! Grand moment.
L'endroit semble parfait pour le bivouac, mais nous voulons aller voir le canyon d'Ordesa... Nous restons donc sur notre idée de bivouaquer à Aguas Tuertas. Riche idée! A peine y arrivons-nous, que la pluie s'invite. Nous cherchons une grotte hospitalière et montons les tentes en quatrième vitesse, avant l'orage, premier du nom, que nous contemplons depuis notre abri. Le Taillon blanchit, recouvert de grêle. A la fin de l'orage, nous tentons une percée vers le canyon. Et hop! Orage II. Nous battons en retraite, comme Roland jadis, mais sans les Sarrasins pour nous assaillir. La pluie suffit. Bon. Plus tard, nous tenterons une seconde percée, plus réussie, en repérage pour le lendemain de la "vire des fleurs", qui rebute certains d'entre nous dans ces conditions climatiques. Elle fait rêver, mais il faut savoir renoncer.
Réveil |
Nous irons pique-niquer à la grotte de Casteret, abri un peu frais au final, et lieu de résidence manifeste des chocards, qui viennent nous voler notre pain. La grotte est défendue par un raide névé infranchissable. Si l'accès sud est facile, la sortie nord promet des moments plus épiques. La roche est glissante, mouillée, les pas sont hauts : la désescalade est ardue, en tout cas pour moi qui n'aime pas ça!
Parcours ensuite chaotique et lunaire jusqu'au Pas des Isards qui donne quelques sueurs froides. La chaîne tient bien! et heureusement... Mais je ne fais pas le malin et perds tout mon influx nerveux... A la Brèche, je souffle, presque aussi fort que le Vent de l'histoire. Il avait une sacrée épée, le Roland, pour tailler un tel bout de caillasse!
Nous avions d'ores-et-déjà renoncé au Casque, vu l'heure. Pas question de laisser passer le Taillon. Sacs posés, et les jambes à son cou, sur l'arête, pour monter en 20 minutes au sommet. La vue se bouche, et se dégage, d'un instant l'autre. Le vent est violent, et un abri de quelques pierres superposées l'annihile totalement! Après quelques minutes, nous redescendons à la Brèche, puis, terminons la boucle en passant la cascade du Taillon.
Mémorable.
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