Au départ : l'objectif |
J'opte pour une montée par le Pas de la Ville, pour redescendre le lendemain par les Bachassons. La semaine a été difficile, et le départ sera à cette image. Je ne pense pas à regarder la carte, ni même les balisages. Je prends une piste, comme ça, allez... Je ne pense pas. J'arrive à un barrage, monte en quelques lacets un peu au-dessus, et c'est au bout de 30 minutes de marche que j'ai enfin la lucidité de me demander si je suis sur le bon chemin. Tiens, aucun balisage. Tiens, le barrage en question n'est pas du tout sur l'itinéraire du Pas de la Ville. "Petit" moment d'agacement, et je m'inflige des flagellations urticantes en coupant un pré pour rejoindre le bon chemin.
Deuxième coup de massue sur la tête : étant parti à presque 16h, je croise les randonneurs qui... redescendent! Evidemment! Mais, c'est bien la première fois que ça m'arrive, c'est habituellement l'inverse, et c'est difficile moralement. C'est surtout difficile parce que je galère un peu avec un sac deux fois lourd qu'à l'accoutumée, en pleine chaleur.
Pas facile! M'enfin, en sortant de la forêt, je trouve très vite des bouquetins qui me distraient, des névés qui me permettent d'improviser une calotte glaciaire pour me rafraîchir les idées, et le paysage de montée est magnifique. Malgré toutes ces difficultés, je parviens au Pas de la Ville à 17h30.
Résidente hospitalière du Pas de la Ville |
Au sommet : Dévoluy et Mont Aiguille |
Bivouac au sommet |
Vers 5h, je me dis qu'il faudra un courage surhumain pour sortir 1/ du duvet et 2/ de la tente, tant ça souffle! M'enfin, après 5h30, j'y parviens. Et chacun d'attendre l'apparition du Soleil. Ravissement multi-coloré qui fait vite oublier la nuit presque blanche!
Tente remballée, sac refait, descente entamée. Les beaux lacets de descente sont vite avalés. Dans la prairie, de nombreuses tentes, abritées, elles, du vent... Mais sans doute pas le même lever de Soleil... J'hésite à monter au Petit Veymont... Mais le poids du sac, une ampoule apparue... je préfère rester dans du plus débonnaire.
vers Peyre Rouge |
puis vers Montevilla |
Grand et Petit Veymont |
De retour au Pas des Bachassons, il est temps de penser à la descente. Un comité d'adieu me surplombe. Des névés plats occupent le pas, et un plus inquiétant pont de neige au-dessus du ruisseau. Ensuite, descente dans la caillasse, et aujourd'hui, les randonneurs croisés montent...
La forêt est la bienvenue... j'estime qu'elle pourrait abriter des sabots de Vénus, et c'est le cas! très régulièrement, quelques pieds, magnifiques.
Pour le retour vers Gresse-en-Vercors, le parcours est alors une succession interminable de ravins à traverser, séparés par des sous-bois agréables. Jusqu'à une improbable sculpture naturelle...
Puis, c'est le côté interminable qui prend le dessus. J'en ai plein les pattes et surtout le dos. Mes épaules ne supportent plus le sac. J'avance difficilement, et je laisse la "Baraque du Veymont" pour un retour annoncé plus direct (discutable!) par la crête du Brisou, que je gagne à bout de force. Pique-nique réparateur, et descente la crête des Alleyrons qui ramène au point de départ. Ouf!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire